La complainte des enfants à naître

 

La complainte des enfants à naître

 

Si nous voulons nous fâcher, on nous brocarde, on nous honnit, on nous traite de drôles, de mutins, de bandits, etc. (…) Si la curiosité nous porte à mettre la tête à la fenêtre pour voir ce qui se passe dans le monde, on nous accroche lestement avec la queue d’une lampe ou d’une cuillère à pot, ou bien avec le crochet d’une romaine. C’est avec ces machines infernales qu’on nous saisit sous le menton à la bouche, aux oreilles, indistinctement à la partie qui se présente.

On nous vide la tête pour nous expulser ensuite plus aisément. Lorsqu’elles nous arrachent ainsi, elles s’efforcent de persuader à nos bonnes mères souffrantes, si elles peuvent les entendre, qu’elles ont manœuvré pour leur sauver la vie, attendu que nous pauvres innocents étions morts depuis longtemps dans nos tristes cellules…

D’après tant de cruels traitements, les Suppliants ne sont-ils pas en droit de vous demander, Nos seigneurs, de les délivrer pour toujours de ces sempiternelles Matrones, grossières, laides à faire évanouir, ineptes, incapables de nous donner aucun secours, gauches à outrance, qui la plupart ont des mains aussi larges que des battoirs, et pour le moins aussi épaisses que des épaules de mouton.

La peau noire comme celle d’un nègre, et aussi rude que celle de chagrin, ou pour le moins comme l’écorce d’un vieux chêne, plus propres, sans contredit, à écorcher ce qu’elles touchent, et à mettre des entraves à notre passage dans un voyage si périlleux, qu’à nous faciliter la route simple et naturelle ».

 Thierry Chabot

« Nous ne sommes pas en sûreté pour entrer dans le monde. Ce n’est qu’en tremblant que nous osons nous y montrer, étant continuellement maltraités par certaines femmes qu’on appelle Matrones, qui, à propos de botte, viennent hardiment nous insulter dans nos casemates, malgré nos précautions à tenir nos portes fermées.

By René Arbour

Management certificate of Credit Card (New York - 1983-84) Bac Administration , Security for the people (Minesota 1984)