Le battage des blés

 

Le battage des blés

Famille-Arbour présente une tradition qui n’existe plus depuis le milieu des années 1960. Les 60 ans + ont connus cela au Québec. Chez-nous cet équipement appartenait à Josaphat Loyer de Saint-Alphonse-de-Rodriguez. Quel beau souvenir de voir fonctionner cela avec l’engin stationnaire.


 batteusegrains

« Les Gascons et les Provençaux, de peur que le blé gardé en gerbes ne s’échauffe trop ( ce qui le rend sujet à la vermine et aux insectes) laissent sécher leurs gerbes sur le champ même où elles ont été recueillies, et ils les battent ensuite sur une grande aire qu’ils font tous les ans en plein champ : on la fait, comme nous l’avons dit, de celles des granges, et on l’arrose de sang de bœuf, mêlé avec de l’huile d’olive, pour l’unir ensuite avec des bâtons ou un cylindre, afin de remplir les fentes où le grain pourrait se perdre, et les fourmis se cacher.

Quand le temps est incertain, on a, dans quelques endroits de ces provinces, des appentis sous lesquels on met les gerbes à couvert, et sous lesquels on peut aussi les battre en cas de nécessité. Les Italiens appellent ces appentis des nobiliaires : par ce moyen, eux et les Gascons qui les ont imités, n’ont besoin que de greniers et non de granges.

Mais dans nos provinces plus tempérées, on ne S’avise point de faire ni appentis ni aires à blé dans les champs, soit parce que le grain se perfectionne en gerbes dans la grange, et court moins de risque de s’échauder que dans les climats ou la chaleur est plus forte, soit parce que le beau temps ne nous est pas assez ordinaire pour les travailler en pleines campagnes, comme on fait dans ce pays moins nébuleux, soit enfin parce que nous trouvons mieux notre compte à manœuvrer nos blés chez nous mûrement, et quand nous voulons.


La meilleure manière de battre le blé est au fléau : il ne laisse presque aucun grain aux épis ; et ce battage est bien plus aisé, plus simple, plus prompt, avance davantage, embarrasse et coûte moins que les autres manières ; telles que sont celles de faire fouler les gerbes par des chevaux, mulets ou bœufs, ou de les leur faire broyer sous des cylindres ou des traîneaux.

Comme on fait en Gafcagne, en Espagne, en Italie, ou bien encore de les faire fouler et couper, comme on fait en Turquie, par deux grosses planches, épaisses de quatre doigts, et garnies de pierres à fusil tranchantes, traînées par un bœuf ; ce qui sépare en un moment épis d’avec la paille.

Quand il est battu, on le vanne bien, et enfin on le crible pour le nettoyer de toutes pailles, bêtes, ordures et corps étrangers.

Le battage des blés de garde a lieu trois mois après qu’il soit engrangé. « C’est ordinairement l’hiver qu’on bat en grange ; et on doit prendre garde que les batteurs, surtout ceux qui sont à la tâche, ne laissent pas de blé aux gerbes, et qu’ils ne fassent ni entrepôts, ni trous à la grange, pour en voler le grain ».

By René Arbour

Management certificate of Credit Card (New York - 1983-84) Bac Administration , Security for the people (Minesota 1984)