ALEXANDRE « BUCK » CHOQUETTE, TROUVEUR D’OR

 

ALEXANDRE « BUCK » CHOQUETTE, TROUVEUR D’OR


Enfin! Voici la traduction française d’un document inédit – parce que non publié par l’auteur Henry W. Clark – et qui raconte la vie trépidante d’Alexandre « Buck » Choquette. Un ancêtre des familles Choquette, inconnu jusqu’à maintenant, qui consacra sa vie à chercher et… à trouver de l’or bien avant tout le monde, le véritable pionnier du Klondike. Le document original en anglais intitulé Buck Choquette Stampeder© (153 feuillets polycopiés) peut être obtenu à la Bibliothèque Rasmuson de l’Université d’Alaska à Fairbanks ou à la Bibliothèque de Wrangell, Alaska.

Buckchoquette-Trouveur-dor-30-11-2009

Photographie authentifiée de Buck Choquette (au centre) prise à Dawson en 1897, un an avant sa mort. 
Il est alors âgé de 68 ans.  Elle provient des archives de l’Alaska State Library et porte le numéro PCN 34-133.

 

PRÉSENTATION

« Pour juger le passé,
il aurait fallu le vivre.
Pour le condamner,
Il ne faudrait rien lui devoir ».

Alexandre « Buck » Choquette est l’un des personnages les plus passionnants de l’histoire de la découverte de l’Ouest.

La vie d’Alexandre Choquette n’a rien de banal. Car, c’est justement en s’arrachant à la banalité de la vie quotidienne du Québec rural du milieu du XIXe siècle, que le jeune Alexandre se lança, avec toute la fougue de sa jeunesse, dans l’aventure de sa vie qui sera faite de courage et de l’énergie du courage.

Une vie épique, qui le fera cavaler d’une ruée vers l’or à l’autre, durant les cinquante années qu’auront duré les stampedes en Amérique, soit de 1849 en Californie jusqu’au Klondike de 1898.

Alexandre « Buck » Choquette trouva beaucoup plus que de l’or : il trouva une famille, des amis, une rivière magnifique, la région du Cassiar, l’Ouest et la liberté. Il alla au bout de sa quête, aux confins de son rêve.

Même si nous ne connaissons pas encore, avec précision, son lieu d’origine, nous savons par le texte de ce récit, qu’il vient du Québec et est issu d’une famille de la petite bourgeoisie locale où le frère de son père était juge. Des recherches menées par M. Jean Choquette, d’Anjou ( ne pas confondre avec son homonyme, le traducteur ) nous apprennent que le petit village d’Alexandre Choquette faisait partie d’une seigneurie probablement située dans les environs de Beloeil ou de Saint-Hyacinthe.

Ce que le récit de l’auteur, Henry W. Clark nous apprend, c’est qu’il a quitté son village, à pied, un matin de 1849, à l’âge de vingt ans et qu’il s’est d’abord rendu à Montréal pour y travailler, avant d’entreprendre le voyage qui le mènera d’abord à Winnipeg, puis à Duluth au Minnesota pour enfin atteindre Independence au Missouri. Car c’était là précisément que se formaient les nombreux convois de chariots en partance pour la Californie.

Arrivé sur les rives du Sacramento, il s’initia au métier de la prospection minière au milieu des centaines, voire des milliers d’orpailleurs qui se pilaient littéralement sur les pieds et qu’on appelle depuis, « ceux de 49 » ou les « forty-niners ».

Dès lors, Alexandre commença à ressentir très intensément, l’appel du Nord. Il décida donc de monter jusqu’en Oregon puis en 1858, il se rendit dans la vallée du fleuve Fraser en Colombie-Britannique où les trompettes de la découverte d’or s’étaient fait entendre. Là encore, la trop grande foule de rêveurs en quête de fortune subite, le pousse à aller voir ailleurs. Son intuition lui dicte de se diriger encore plus au Nord, toujours plus au Nord.

C’est à Victoria qu’il convainc une bande d’Indiens de le prendre à bord de leur immense canot. Ils pagayeront durant deux semaines, en pleine mer, avant d’accoster sur l’île de Wrangell, terme du voyage. Alexandre est très bien accepté dans la tribu des Tlingits qui deviendra vite sa deuxième famille puisqu’il mariera la fille du Chef, de qui il aura plusieurs enfants.
En août 1861, Alexandre et Georgiana son épouse, accompagnés d’une douzaine de braves, quittent Wrangell et pénètrent dans la rivière Stikine. L’année suivante, Alexandre Choquette allait devenir le premier trouveur d’or de la région ; c’était trente-six ans avant l’heure de ce qui provoquerait la plus grande ruée vers l’or de tous les temps.

Au cours des années qui suivirent et, jusqu’à sa mort en 1898, Alexandre Choquette, plus communément appelé « Buck », se fera tour à tour prospecteur, découvreur, négociant puis homme d’affaires sans jamais renier sa profession première, celle de fervent rêveur. C’est lui, en effet, qui a découvert et ouvert la grande région du Cassiar. Il s’adonna aussi au négoce pour le compte de la Compagnie de la Baie d’Hudson mais après quelques démêlés avec des patrons tellement différents de lui, il se fera lui-même négociant en ouvrant son propre magasin général.

Buck Choquette était un personnage populaire et respecté de tous. Populaire, parce qu’il aimait bien faire la « une » du British (Victoria) Colonist où un journaliste et ami rapportait ses faits et gestes. Il était respecté de tous, entre autres, parce qu’il avait eu l’intelligence d’apprendre rapidement le jargon Chinook, la langue de commerce entre Indiens et Blancs, formée de l’influence réciproque des langues coloniales européennes, telles l’anglais, l’espagnol, le portugais, le russe et le français. Il a donc ainsi pu exprimer ses idées pacifiques et se faire comprendre de tous par exemple, dans la guerre qu’il mena personnellement contre l’alcool, dans le seul but de sauvegarder la paix.

Le progrès faisant des percées jusque dans ces régions isolées, Buck vit apparaître les tout premiers fils du télégraphe, système qui allait contribuer à l’essor et au rayonnement de ce nouveau coin de pays. Un jour, flairant la bonne affaire, il mit sur pieds une saunière de saumons, le nouvel or, quand le précieux métal venait à se faire rare. Véritable pionnier de la frontière « frontiersman », il viendra à Ottawa en 1886, à bord des tout premiers trains qui unissaient maintenant le pays, pour plaider sa cause qui faisait contentieux dans le tracé de la frontière entre le Canada et les États-Unis depuis que les américains s’étaient portés acquéreurs de l’Alaska russe.

Puis soudain, la mort de sa femme, suivie quelques années plus tard de la mort de l’un de ses fils, secouèrent profondément cet homme au tempérament pourtant rompu à l’épreuve. Grâce à son courage et à son énergie phénoménale, il rebondira pour entreprendre, à presque 70 ans, ce qui deviendra son ultime stampede. Il se rendra effectivement au Klondike où il ouvrira un magasin général. En juin 1898, le romancier Jack London qui avait demandé à rencontrer un authentique chercheur d’or, est conduit au chevet de Buck Choquette qui se mourait sur un lit d’hôpital à Dawson.

Ce petit homme trapu, à la moustache touffue et au tempérament fougueux, vêtu de son inséparable peau de caribou, est l’une des figures légendaires dans l’aventure de l’Ouest. Parti à pied, de l’Est, il viendra découvrir et ouvrir l’Ouest du nouveau continent. Il n’est pas le seul à avoir forgé l’histoire de ce pays mais il en est certainement un personnage des plus passionnants.

Source : Famille Choquet(te)

Jean Choquette

By René Arbour

Management certificate of Credit Card (New York - 1983-84) Bac Administration , Security for the people (Minesota 1984)