Les faiseurs d’opinions ont tort : le vieillissement n’est pas un poids pour la société

Au cours des dernières années et à la suite d’une subvention du Secrétariat des aînés, nous avons mené une enquête sur la santé et les habitudes de vie des personnes aînées. Les résultats de cette enquête nous permettent d’affirmer que les personnes aînées ne sont pas un poids pour la société et qu’elles se considèrent comme des citoyennes et des citoyens à part entière.

Lors de notre dernier congrès, l’une des orientations adoptées s’énonçait comme suit : « Veiller au respect et à la dignité de ses membres et des personnes aînées ». Le Conseil national de l’automne 2011 a voulu traduire en actions cet énoncé en adoptant une position à l’effet de « combattre les mythes et les préjugés envers les personnes aînées ».

Le Conseil d’administration a décidé de mettre tout en œuvre pour outiller des membres des comités nationaux ainsi que des responsables régionaux afin de leur fournir une argumentation crédible et valide. À cette fin et à l’aide d’une vidéo et de documents de base, une rencontre de formation au niveau national s’est tenue en février. L’étape suivante consistera à reproduire, en tout ou en partie, des séances d’information aux niveaux régional et sectoriel.

En parallèle à ce dossier, nous avons été interpellés dans le cadre d’un

projet de politique gouvernementale qui s’intitulerait « Vieillir chez soi ». Nous sommes conscients qu’une très grande majorité des personnes aînées désirent demeurer à leur domicile, dans leur communauté, avec des services adéquats et à proximité.

Vieillir, c’est vivre

Ayant toujours à l’esprit que « Vieillir, c’est vivre », nos interventions ont porté sur les conditions nécessaires et réelles dans les faits afin qu’il y ait cohérence entre les différents services offerts. Nous avons insisté sur la création d’un guichet unique d’information et un panier de services de base pour toutes et tous afin d’assurer une meilleure équité. Comme organisation crédible et structurée, nous devons avoir un esprit de solidarité envers l’ensemble des personnes aînées et, plus particulièrement, les plus démunies.

Durant notre vie professionnelle, nous avons contribué à bâtir un Québec avec un filet social qui a su tisser des liens de solidarité entre les générations. Que ce soit la création d’un système de santé public, universel et gratuit, un régime de congés parentaux, un réseau de garderies scolaires et de centres de la petite enfance, une structure d’emplois visant l’équité salariale, tous ces gains profitent encore aujourd’hui aux générations qui nous succèdent. Cet héritage à la société québécoise ne doit pas souffrir d’une cure d’amaigrissement, mais plutôt d’un renforcement positif de la part de nos gouvernements. Nous sommes rendus, dans notre cheminement, à l’étape où nous devrions mettre nos énergies à organiser correctement l’automne de notre vie. Avec l’expérience, le courage et la fougue qui nous caractérisent, mettons à profit nos talents et notre énergie pour modeler ce que devrait être cette séquence de notre vie.

Tout en vivant sereinement notre présent et en préparant notre futur proche, soyons fiers de pouvoir faire la différence afin de bonifier le filet social qui s’étendra d’un spectre à l’autre de la vie d’une citoyenne et d’un citoyen.

Que la solidarité qui nous habitait dans notre jeunesse puisse continuer à se manifester. Et faisons mentir les faiseurs d’opinions pour qui le vieillissement est un poids pour la société. Vivons dans la dignité et continuons à bâtir une société égalitaire, démocratique, solidaire et pacifiste.