Histoire Famille Tetreau Louis (1663-)

Mis à jour le mardi 6 décembre 2011 08:12 | Écrit par Josée Tétreault | Affichages : 69
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À Trois-Rivières le 9 juin 1663, Louis Tétreau épouse Noëlle Landeau, veuve de Jean Baudoin. Louis et Noëlle sont les ancêtres de tous les Tétreault, Tétrault, Tétro, Tatro et d’une bonne partie des Ducharme d’Amérique. Noëlle Landeau est aussi l’ancêtre de tous les Foisy d’Amérique. Sa fille Madeleine, issue de son mariage avec Jean Baudoin, a épousé Martin Foisy, l’ancêtre des familles Foisy.

Sommaire

  • Louis Tétreau
  • Ce que nous révèlent les registres de Tessonnière
  • L’épidémie de peste de 1631
  • La grande traversée
  • Noëlle Landeau
  • Trois-Rivières, terre d’accueil de Louis Tétreau et Noëlle Landeau
  • Louis Tétreau prend épouse

Louis Tétreau

Ancienne église de Tessonnière où fut baptisé Louis

 

 

Le mercredi 8 janvier 1631, Louis, fils de Mathurin Tétreau et de Marie Bernard, est baptisé dans l’église paroissiale de Tessonnière dans le Haut-Poitou en France (aujourd’hui département des Deux-Sèvres)1. Louis Tétreau est celui qui, vers l’âge de 28 ans, traversera l’Atlantique pour venir s’établir en Nouvelle-France, dans la grande région de Trois-Rivières.

 

Ce que nous révèlent les registres de Tessonnière

Le lieu dit La Guichardière existe encore aujourd'hui

 

En plus de notre ancêtre, au moins deux autres enfants de Mathurin et Marie ont été baptisés dans la même paroisse: Mathurine, le 11 mai 1621 et Louis, le 6 juin 1624. Il est fort probable que ce dernier soit décédé en bas âge puisque Louis, notre ancêtre, sera baptisé sous le même prénom en 1631. Sur l’acte de baptême de Mathurine nous apprenons que la famille habite un hameau appelé La Guichardière, situé entre Louin et Tessonnière.

 

Les parents de Louis, Mathurin Tétreau et Marie Bernard, s’étaient épousés à l’église Notre-Dame de Tessonnière le 29 janvier 1620. Leur acte de mariage est ainsi rédigé: « Le vingt neuf a este epousé par moy viquere de Tessonière Mathurin Tetreau avecqz Marie Bernard ». Malheureusement, le curé de cette paroisse étant peu bavard, les noms de leurs parents respectifs ne sont pas inscrits au registre.

 

 

L’épidémie de peste de 1631

Selon les écrits du curé d’Availles-Thouarsais, commune située à environ six kilomètres au nord de Tessonnière, il est heureux que notre ancêtre Louis ait survécu à sa première année d’existence. En effet, ce bon curé nous raconte en ses mots ce qui se passa dans cette région en l’année 16313.

 

Lorsque l’on consulte les registres de Tessonnière pour cette terrible année, on constate que trois fois plus de sépultures y furent enregistrées qu’en 1630 ou 1632. La 29ième sépulture inscrite au registre en 1631 fut celle de « la fille de Mathurin Tetreau », soeur de Louis.

 

Extrait du registre d’Availles-Thouarsais, 1631-16523

Papiers baptistoires, mortuages, fiançailles et mariages faict par moy
Mathurin Baudouin fils, Curé et Recteur de l’église et parrochialle de
Sainct Hillaire d’Availles sur Thouët, advenu en l’année mil six cens
et trente et un     Ou la contagion et la peste furent si fortes et si
véhémentes dans le bourg et paroisse du dict Availles pour cause et
raison de la famine qui estoit partout pays Poictou et Anjou et
Bretagne, la pluspart des populations moururent de faim à cause de
la grande disette qui arriva en l’année mil six cent trente et un et qu’il
ne cuilla et admassa fort peu de bled en la dicte année et la pluspart
n’eurent pas la semence qu’ils avoient semée parmy les champs. Le
boisseau de froment valloit soixante sols voire quatre livres mesure
de Saint Jouin les Marnes, l’autre bled au prorata du froment et que
le dict peuple n’en pouvoit avoir pour son argent à cause de la dicte
disette et que plus de la troisieme partie allèrent mandier et chercher
leur pain et furent contrain de quitter, de laisser et abandonner tous
leurs biens maisons, meubles et guenilles dans le dict Poictou et s’en
allèrent ès province de Bretagne, Limousin ou aultres, pour mandier
et chercher leur pauvre et misérable vie en ce monde comme au
moyen de ce la contagion fust si grande et si violente dans le dict
bourg et paroisse d’Availles et aultres paroisses circonvoisines
laquelle commença le cinquiesme jour de janvier 1631 et finissa le
sixiesme jour d’octobre par Barnabé Guillard femme et espouse de
feu Mathurin Reynet comme vous pourvoire ci-dessous les desfuncts
qui sont morts de la contagion et de peste ce que je certifie estre
véritable à qui il appartiendra

 

La grande traversée

Au milieu du 17ième siècle, les perspectives d’avenir sont peu reluisantes dans le Haut-Poitou. En effet, la majorité du territoire étant soumis au régime seigneurial, la population peine à payer ses redevances. Aux 17ième et 18ième siècles, cette région est confrontée à de graves problèmes économiques et sociaux. Les prélèvements seigneuriaux, la dîme ainsi que les impôts royaux ajoutés à la pauvreté des terres en Gâtine4 encouragent les jeunes à s’engager pour l’Amérique où les perspectives d’avenir semblent plus reluisantes.

 

Selon les documents que nous possédons, il est probable que Louis Tétreau soit venu en Nouvelle-France en 1659. Il se serait rendu à La Rochelle, principal port d’embarquement de nos ancêtres à cette époque, d’où il aurait quitté la France pour le Nouveau Monde.

 

Noëlle Landeau

Eglise de Jauzé

 

Noëlle Landeau, fille de Jean Landeau et Marie Aubert et future épouse de Louis, fut baptisée le 2 novembre 1638 à Jauzé, évêché de Le Mans au Maine (aujourd’hui département de la Sarthe). Il est vraisemblable que Noëlle ait entendu parler de la Nouvelle-France dès son jeune âge puisque plusieurs personnes de la région de Jauzé ont immigré en Amérique au milieu du 17ième siècle.

 

Dans quelles circonstances vint-elle en Nouvelle-France ? À cette époque la grande majorité des femmes qui immigraient en Nouvelle-France étaient soit des religieuses, soit des engagées ou encore elles accompagnaient leur époux ou leurs parents. Selon les informations que nous possédons, Noëlle ne semblait pas se trouver dans aucune de ces situations. Serait-il possible qu’elle ait été promise en mariage ?

 

Il est tout à fait plausible que Noëlle Landeau ait été promise à Jean Baudoin. En effet, Jean Baudoin était originaire de Courcival, commune située à trois kilomètres de Jauzé. Puisque ceux-ci semblent s’être épousés dès l’arrivée de Noëlle en Nouvelle-France, il est fort probable que Noëlle soit venue au pays pour y rejoindre son fiancé.

 

Trois-Rivières, terre d’accueil de Louis Tétreau et Noëlle Landeau

Après avoir passé plusieurs semaines en mer, Louis arrive enfin en Amérique. C’est à Trois-Rivières qu’on le retrouve à l’automne 1661. Dans un document de la prévôté de Trois-Rivières, daté du 16 décembre, on apprend qu’il s’était engagé à servir les Jésuites de l’endroit en tant que domestique pour une durée de trois ans. En 1662, son contrat probablement terminé, Louis s’installe sur une terre à Trois-Rivières.

 

Noëlle Landeau semble être venue au pays en 1659. En effet, le 12 août 1659, elle épouse Jean Baudoin, fils de Jacques Baudoin et Madeleine Pichon, à Trois-Rivières. Bien que nous ne sachions pas la date exacte de l’arrivée de Noëlle en Nouvelle-France, il y a tout lieu de croire qu’elle serait arrivée au cours de l’été 1659. En effet, à cette époque, une jeune femme ne restait pas célibataire longtemps en Nouvelle-France. Jean Baudoin serait probablement arrivé l’année précédente.

 

Jean Baudoin et Noëlle Landeau eurent deux enfants. Louis, décédé en bas âge, et Madeleine qui, âgée de 12 ans, épousa Martin Foisy. Parmi les descendants de Martin et Madeleine nous retrouvons Alfred Bessette, le célèbre «frère André» qui descend directement de Martin Foisy et Madeleine Baudoin par sa mère Clothilde Foisy.

 

Jean Baudoin serait décédé en 1661 ou en 1662 puisque sur l’acte de baptême de Madeleine, née en avril 1662, il est écrit qu’elle est la fille posthume de Jean Baudoin.

 

Louis Tétreau prend épouse

Louis aurait-il abandonné une femme et une fille en France ? C’est ce qu’affirme Jean Buissonneau le 23 janvier 1662 devant le juge Pierre Boucher à Trois-Rivières. Toutefois, puisque aucun autre document n’a été trouvé concernant cette affaire et que Louis prend épouse l’année suivante, il est peu probable que ces accusations aient été fondées.

 

Âgé de 32 ans, Louis épouse Noëlle Landeau, veuve de Jean Baudoin, le 9 juin 1663 à Trois-Rivières. Leur contrat de mariage a été rédigé par le notaire Sévérin Ameau, beau-frère de Noëlle, le 20 janvier précédent. De cette union naîtront neuf enfants : Marie, Claude, Louis, Jacques, Daniel, Marie-Françoise, Joseph-Marie, Michel et Jean-Baptiste.

 

La famille de Louis demeura tout d’abord à Trois-Rivières et s’installa par la suite à Champlain, l’Arbre à la Croix, le fief Marsolet, Longueuil et Montréal6. Louis fut inhumé le 22 juin 1699 à Champlain et son épouse, le 24 septembre 1706 à Montréal.

 

C’est sur la rive sud de Montréal, plus particulièrement à Verchères, que plusieurs des enfants de Louis et Noëlle établirent leur demeure. Leurs nombreux descendants se sont disséminés un peu partout dans le sud-est du Québec, principalement en Montérégie.


1 Pendant longtemps nous avons cru que Louis était natif de la commune de Louin puisque c’est de cet endroit qu’il se dit originaire lors de son mariage. Ce n’est qu’au printemps 2008 que j’ai découvert son acte de baptême à Tessonnière, commune voisine de Louin.
2 Extrait des registres paroissiaux de Tessonnière. Archives numérisés du département des Deux-sèvres (France) Tessonnière – Baptêmes, Mariage, Sépultures : 1604-1652 (vue 59)
3 Extrait du registre des baptêmes, mariages et sépultures d’Availles-Thouarsais, 1631-1652.
4 Le pays de la Gâtine correspond au gros tiers central du département des Deux-Sèvres dont fait partie Tessonnière. Le mot gâtine pourrait venir de gattine signifiant « terre gâtée ». http://fr.wikipedia.org
5 Registres d’état civil de Jauzé.
6 L’Arbre à la Croix et le fief Marsolet étaient situés entre Trois-Rivières et Champlain, sur la rive nord du Saint-Laurent.

BIBLIOGRAPHIE :
TÉTREAULT, Roland J., L’histoire de Louis Tetreau (1635-1699), 2005.
TÉTREAULT, Josée, Tessonnière, lieu d’origine de Louis Tétreau dans Les Tetreau disent…, Vol 10, no 2, (avril 2008), p. 3-6.
TÉTREAULT, Josée, Noëlle Landeau : ses premières années en Nouvelle-France dans Les Tetreau disent…, Vol 7, no 1, (janvier 2005), p. 3-8.

By René Arbour

Management certificate of Credit Card (New York - 1983-84) Bac Administration , Security for the people (Minesota 1984)