La langue de chez nous : Le battou,

À l’initiative de Michel Lapalus, auteur du blog Écrire le patois, une langue comme les autres, voici une rubrique qui vous invite à découvrir ou revisiter la langue parlée par nos ancêtres, la langue de la maison, pour reprendre une expression d’Henriette Walter.

 

LavoirGagny-5-12-2009La langue de chez nous : Le battou,

La petite histoire de nos ancêtres.

 par Michel Lapalus

Quelle langue parlaient nos ancêtres ?

À l’initiative de Michel Lapalus, auteur du blog Écrire le patois, une langue comme les autres, voici une rubrique qui vous invite à découvrir ou revisiter la langue parlée par nos ancêtres, la langue de la maison, pour reprendre une expression d’Henriette Walter.

Car, si aujourd’hui la langue française est omniprésente sur tout le territoire, jusque dans les villages et les petits « lieux-dits » les plus reculés, il fut un temps où le français n’était pas uniformément répandu dans le pays.

Or ce temps n’est pas si ancien. Il suffit d’évoquer le souvenir de nos grands-parents ou arrière-grands-parents pour retrouver quelques bribes de patois et la magie de quelques belles expressions bien mystérieuses à nos oreilles.

Le battou, c’est le lavoir, mais aussi le battoir – une palette en bois utilisée pour battre le linge au moment du rinçage.

 

La battou ou une maluche, en patois du Velay

Le lavoir peut être le lavoir municipal construit souvent à la fin du 19e siècle ou simplement, avec ou sans abri, une mare, une rivière, un ruisseau.

Le linge est sorti du beuillou, ancêtre de la lessiveuse. Mis dans la panire –la paniére en osier- et installé sur la s’vire ( la breutte, la beurouète ) -la brouette-, il s’en va jusqu’au lavoir.

Une heure, deux heures ou trois heures de travail ! Les genoux : ankylosés ! Le dos : douloureux ! Les mains : glacées ! Tout ça, n’empêche pas de bavarder, ni parfois de chanter.

Le plus dur est sans doute le retour car le lavoir est généralement situé plus bas que le village.

Ah ! dz’é eub-yi d’vos y dère, y a ran qu’des feunes u battou.
Ah ! j’ai oublié de vous le dire, il n’y a que des femmes au lavoir.

Et si par hasard, un homme se propose pour prendre les brancards de la brouette ; ce n’est jamais tout à fait… par hasard.

La grand-mère, essoufflée, s’est arrêtée au milieu de la côte. Elle se souvient : « A moi aussi, on est venue pousser ma brouette… Il y a si longtemps… Plus personne, aujourd’hui… Adieu fleurette, bonjour misère… ! »

 Pour aller plus loin sur le sujet : le blog de Michel Lapalus : Écrire le patois, une langue comme les autres

 

By René Arbour

Management certificate of Credit Card (New York - 1983-84) Bac Administration , Security for the people (Minesota 1984)