Maurault, Joseph-Pierre-Anselme 1819-1870

Maurault, Joseph-Pierre-Anselme-1819-1870


Prêtre, missionnaire et historien, né le 27 décembre 1819 à Saint-Louis-de-Kamouraska (Kamouraska, Québec), fils de Cyriac Maurault, capitaine de milice et marchand, et d’Émilie Sirois, dit Duplessis, décédé le 4 juillet 1870 à Saint-Thomas-de-Pierre ville (Pierreville, Québec).

Descendant d’une famille poitevine arrivée à Québec en 1656, Joseph-Pierre-Anselme Maurault fit ses études au collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière (1831–1836) et au petit séminaire de Québec (1836–1837). Après avoir enseigné les sciences naturelles à Sainte-Anne-de-la-Pocatière pendant deux ans, il servit, de 1839 à 1841, comme secrétaire de Mgr Pierre-Flavien Turgeon, alors coadjuteur de l’archevêque de Québec. Ordonné par Mgr Joseph Signay* le 10 février 1842, le nouveau prêtre remplit la fonction de vicaire à Saint-François-du-Lac, tout en visitant les Têtes-de-Boules, Indiens du haut Saint-Maurice, en 1844, 1845 et 1846.

En 1848, Maurault fut nommé curé de Saint-François-du-Lac. Il y inaugura, l’année suivante, une nouvelle église plus centrale que l’ancienne, située dans l’île du Fort, en aval dans la rivière Saint-François. L’opposition des gens de l’île à la construction de l’église, décidée dès 1832, avait été telle que l’affaire avait été portée devant les tribunaux. Pour donner satisfaction aux opposants, le curé Maurault entreprit alors de démembrer sa paroisse. En 1852, il acheta un terrain sur la rive est de la Saint-François où il construisit à ses frais une église qu’il offrit ensuite pour une nouvelle paroisse. D’abord mécontent de cette procédure irrégulière et inouïe dans l’histoire du Canada français, l’évêque de Trois-Rivières, Mgr Thomas Cooke, finit par se rallier à l’idée de Maurault, et même par lui confier la nouvelle cure de Saint- Thomas-de-Pierreville. Grâce à l’initiative du curé et à celle de ses deux frères, Thomas et Jean-Élie, qu’il avait fait venir de Kamouraska, un village se constitua autour de la nouvelle église. Favorisé par la navigation, ce village (plus tard Pierreville) atteignit rapidement une grande prospérité.

Depuis 1841, Maurault avait été chargé de la mission abénaquise Saint-François-de-Sales (Odanak), située près de Saint-Thomas-de-Pierreville. Après avoir acquis rapidement la maîtrise de la langue des Abénaquis, il s’employa, sans réussir complètement, à contrer les efforts d’Osunkhirhine* (connu aussi sous le nom de Pierre-Paul Masta) pour introduire chez les Indiens le protestantisme. Il fut aussi l’auteur de deux mémoires importants pour la connaissance des Abénaquis, de leur mode de vie et de leur caractère. En 1856, il présenta un premier mémoire aux commissaires spéciaux chargés de s’enquérir des affaires des Indiens [V. Richard Theodore Pennefather]. Il y proposait d’affranchir les Abénaquis de la tutelle du gouvernement, de leur accorder tous les droits de citoyens et d’octroyer à chacun en toute propriété un lot de bonne terre à cultiver. Mais ce mémoire resta lettre morte.

La prospérité du village de Saint-Thomas-de-Pierreville ne manqua pas d’exciter la jalousie des Abénaquis contre les Blancs. Les Indiens en vinrent à avoir des doutes sur la légalité de toutes les ventes de terrain qu’ils avaient consenties aux nouveaux arrivants. Le 2 février 1865, Maurault présenta au gouvernement un second mémoire accompagné d’une requête des propriétaires concernés. Dans ce long document, il demandait de changer la tenure des terres des Abénaquis de manière à protéger les droits des deux parties.

À la suggestion de l’abbé Henri-Raymond Casgrain*, Maurault s’imposa d’écrire une Histoire des Abénakis, depuis 1605 jusqu’à nos jours parue en 1866. N’ayant presque pas d’archives sous la main et celles du gouvernement lui étant inaccessibles, il dut se borner, pour une grande partie de son travail, à compiler les ouvrages américains et canadiens qui relataient les guerres coloniales auxquelles les Abénaquis prirent part aux côtés des Français. D’où la place prépondérante accordée à ces guerres dans son livre. La critique du temps s’est montrée indulgente pour cette œuvre considérable par son étendue et consacrée à une tribu menacée d’extinction.

Joseph-Pierre-Anselme Maurault fut emporté par une pneumonie le 4 juillet 1870. Le nombre de prêtres qui assistèrent à ses funérailles témoigne de l’estime dans laquelle le tenait le clergé de son temps.

Thomas Charland

 

By René Arbour

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