Histoire de la généalogie et Jean-Baptiste Chebroux

La généalogie Chebroux (Latendresse) en France. Qu’est-ce que la généalogie ?

 

 

LE PRÉSENT ARTICLE VIENT DE M.JACQUES LATENDRESSE.

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Deux mots grecs forment ce nom. Le premier, généa, signifie «génération» en référence à l’âge, à l’époque, à la personne. Le second, logie, signifie «étude».

Il est toujours agréable de retracer les noms de nos ancêtres, de découvrir des éléments de leur vie passée. C’est ainsi que nous trouvons le père et le grand-père paternel de Jean-Baptiste Chebroux. Mais les registres et autres documents possèdent leurs limites; ils se taisent irrémédiablement.

Lorsque tout nous semble sans issue, alors l’archéologie, l’origine de la nation française et l’étymologie du nom Chebroux viennent à notre rescousse.

Débutons notre périple en remontant au commencement de l’humanité. La toute première génération de Jean-Baptiste Chebroux, comme nous tous, est celle du père de l’humanité. La Genèse, chapitres 2 et 3, décrit l’histoire d’un homme appelé Adam, signifiant être humain, et d’une femme, nommée Ève, signifiant dispensatrice de vie. Le British Museum possède un artéfact post-akkadien illustrant ce récit. Cet artéfact, datant de 2150 av. J.-C., mesure à peine 2,71 cm de hauteur par 1,65 cm de diamètre. Sur ce petit objet, nous y voyons un serpent en position verticale, une femme, un dattier et un homme.

EcritureAncienne-250AJC

Jean-Baptiste Chebroux est l’un des très nombreux descendants d’Adam Il est originaire du Poitou. Afin de connaître ses ancêtres, découvrons l’origine des Poitevins ? Vers l’an 550 av J.-C., les Celtes occupaient la région. En l’an 56 av. J.-C., les légions romaines conquirent la Gaule. Vers 415 ap. J.-C., les Francs, peuple originaire de la Belgique et des Pays-Bas d’aujourd’hui, prirent possession à leur tour du Poitou. De 820 à 930, les Normands, ou Vikings, firent plusieurs incursions sur le sol poitevin. Notre ancêtre pourrait donc être celte, romain, franc, normand, ou de toute autre origine «émigrante» du Poitou !

Autrefois, la France était partagée en deux régions linguistiques distinctes. Au nord, on parlait la langue d’oïl, tandis qu’au sud, on parlait la langue d’oc, appelée de nos jours occitan. Le nom «chebrou» tire son origine de l’occitan. Le suffixe «ou» se rencontre fréquemment dans la composition des noms. «Chebrou» tire son origine de «chebre», signifiant chèvre. Notre ancêtre devait être un éleveur de chèvres. C’est pourquoi on lui donna le nom de «chebrou» à l’époque où les noms de familles apparurent.

Le nom Chebroux apparaît en l’an 1260 dans la charte de la ville de Niort. Le texte, écrit à l’origine en latin, se traduit en français comme suit: «le jeudi en la vigile de l’Annonciation du Seigneur (le 24 mars) de l’an 1260, au pré de William Chebroux, situé près de Ribray». Cette localité est aujourd’hui la ville de Niort.

Les grands-parents de Jean-Baptiste Chebroux, Jacques Chebroux et Marie Croiset, se marièrent à Saint-Maurice la Clouère, commune voisine de Gençay, le 26 novembre 1686.

» le vingt six novembre mil six cent quatre vingt six a conjoint en mariage par parolle de présence jacques chebroux et marie croiset après avoir observées toutes les cérémonies de nostre mère sainte églize fait en présence des témoingt dainsant croizet jacques roy isabeau descent jean chebroux et jean croiset lesquels m’ont [illisible] ne scavoir de ce par moy enquis»

De cette union, neuf enfants naissent, soit:

  • Jacques, baptisé le 4 septembre 1687 à Saint-Maurice
  • Marie, baptisée le 2 novembre 1689 à Saint-Maurice
  • Thérèse, née vers 1692
  • Jean, baptisé le 18 juillet 1695 à Saint-Maurice
  • Geneviève Radegonde, baptisée le 25 février 1697 à Saint-Maurice
  • Marie, baptisée le 9 décembre 1698 à Saint-Maurice
  • Jean, baptisé le 30 octobre 1700 à Gençay
  • Jacquette, baptisée le 24 avril 1703 à Gençay
  • Marie, baptisée le 16 mars 1705 à Gençay.

Le prénom des enfants correspond tous à celui de leur parrain ou marraine et aucun d’eux ne se nomme Chebroux. Ce n’est qu’à Radegonde que l’on ajouta un second prénom, celui de Geneviève. Nous comptons trois Marie et deux Jean. Etonnamment, tous semblent avoir vécu à la même époque.

Le père, Jacques Chebroux, décède le 17 mai 1707 à Gençay à quarante-sept ans. Les actes de sépultures en France à cette époque ne donnent généralement que le nom du défunt. Ce Jacques Chebroux devrait être l’époux de Marie Croiset.

Que sont devenus ses enfants?

Jacques: épouse Renée Rousseau le 28 juin 1711 à Saint-Maurice. L’âge et le nom des parents ne sont pas mentionnés dans l’acte.

Marie: la première prénommée Marie, née en 1689, décède le 3 octobre 1739 à Gençay. L’acte spécifie : «marie chebroux agée de cinquante un an fille de feu jacques chebroux et de marie croizet en présence de françois croiset et de plusieurs autres [signature] chebroux Q «

Thérèse épouse Charles Proust le 27 janvier 1720 à Gençay. L’acte spécifie:

«charles proust, agé de vingt cinq ans thérèse chebrou agée de vingt six ans témoins pierre clu___, françois croiset, marie chebroux, jacques chebrou et autres, moy soussigné

[signatures] françois croiset, jacques chebrou

[signature] chebroux»

Thérèse, «femme de charles proust, 38 ans», est inhumée avec son fils Pierre, âgé de 8 jours, le 11 novembre 1730 à Gençay.

Lors de cet accouchement, Thérèse eut trois enfants. Les deux autres, Jacques et Marguerite, meurent le 12 novembre.

Jean: le premier prénommé Jean, né en 1695, serait notre aïeul. Sa vie sera décrite plus loin.

Radegonde: pourrait être la mère d’un «enfant naturel et illégitime» né le 12 novembre 1728.

Marie: la deuxième prénommée Marie, née en 1698, épouse René Proust le 4 juin 1725 à Gençay. Quoique les noms des parents ne soient pas mentionnés, la description des témoins permet d’établir les liens familiaux de la 2 e et 3 e générations ascendantes. Voici la transcription de l’acte :

» …rené proust. cellier du bourg de gençay vingt six ans et marie chebrou vingt six ans, témoins charles proust, frère, jean chebrou, frère de la dite Marie, lequel a signé, marie croisset, mère de la dite Marie, gabriel raymond, beau-père de la dite…, pierre croiset, cousin germain, jean….., jacques coppin

[signatures] Chebrou Q jacques coppin pierre croiset»

Jean: le deuxième prénommé Jean, né en 1700, aucun acte ne semble présentement y faire référence avec certitude.

Jacquette: épouse Jean Gourdault le 1 juillet 1727 à Saint-Secondin puis Jean Grognon le 12 juillet 1735 à Gençay. Dans ce dernier mariage, Jean Chebroux signe.

Marie: la troisième prénommée Marie, née en 1705, épouse Jean Gourdeault en 1727, puis Jean Semetière le 17 janvier 1734 à Gençay, Présentement, la certitude de la filiation de ces deux mariages est de 50 %.

Histoire de Jean Chebroux (1695-1743)

par Jacques Latendresse

Jean dut survivre à la famine qui suivit la récolte très médiocre de 1708 au cours de laquelle on ne ramassa que «la moitié d’une année commune». L’année 1709 fut nommée ‘ année du grand hiver’. Un froid affreux commença le 6 janvier et dura deux mois et demi sans discontinuer qui fit mourir tous les noyers, fendit les arbres les plus durs, glaça les rivières les plus rapides de la superficie jusqu’au plus profond…» (Registre de la paroisse de Saint-Saturnin-de-Poitiers)

Le 9 juin 1709, l’intendant Roujault dresse ce tableau désolant :

«Le Haut-Poitou est très maltraité; quant aux froments on peut presque dire qu’il n’y en a point du tout… Il y a beaucoup d’endroits où les seigles sont gelés; dans beaucoup de cantons il n’y aura que le quart ou moitié d’année au plus de seigle. Noyers, amandiers, châtaigniers, tout est gelé et n’a plus d’espérance; les vignes sont aussi gelées partout.»

Tiré de: «La Vienne de la préhistoire à nos jours», éditions Bordessoules, 1986

Tous les évènements ci-dessous se sont déroulés à Gençay, à moins d’avis contraire.

Le 1 er décembre 1717, «Jean Chebroux, âgé de vingt et …», épouse «Jeanne Barbotin, âgée de dix neuf ans«. Actuellement, nous connaissons peu de choses sur la famille Barbotin.

De l’union de Jean Chebroux et de Jeanne Barbotin naissent six enfants :

  • Geneviève: née et baptisée le 3 janvier 1719. Il se pourrait que ce soit elle qui, sous le prénom de
  • Perrine: épouse René Pailloux le 7 juillet 1737.
  • Marie: née et baptisée le 4 octobre 1721. Elle décède le 23 avril 1750, âgée d’environ 27 ans.
  • Jean: né et baptisé le 11 juillet 1723
  • René: né le 16 et baptisé le 17 novembre 1725. Cet enfant décède le 13 février 1727 à l’âge de 14 mois.
  • Renée: née et baptisée le 7 novembre 1727. Cet enfant décède le 14 juillet 1732 à l’âge de 4 ans.
  • René: né et baptisé le 9 juillet 1729.

Le 10 mars 1728, Jeanne est marraine d’un enfant de Louis Guignier et de Jacquette Chebroux. Puis, elle décède le 28 février 1733, âgée d’environ 30 ans.

«L e dernier jour de février 1733 est décédée dans la foi catholique apostolique et romaine, et le lendemain a été inhumée dans le cimetière, Jeanne Barbotin, âgée d’environ trente ans et de son vivant épouse de Jean Chebrou»

Après deux mois de veuvage, Jean Chebroux épouse Marie Petit, le 19 mai 1733.

«Le dix neuf mai 1733, après les publications canoniques sans y avoir trouvé d’empêchement les cérémonies de notre mère sainte église catholique apostolique et romaine, obtenues Jean Chebroux, veuf de Jeanne Barbotin a solennellement épousé Marie Petit, mineure fille de Nicolas Petit et de Marie Brun, ses père et mère, les parties de cette paroisse en présence des soussignés [signatures] Chebroux Q François Croiset Marc Petit Nicolas Petit François brun Pierre Petit Élisabeth Petit LeCamus Marie Petit, mariée Marie Brun, mère, ont déclaré ne savoir signer »

Le 12 mai, un contrat de mariage fut passé devant le notaire Pierre Petit. Dans cet acte, nous apprenons que le père de Marie Petit était aubergiste.

Les signataires du contrat de mariage sont: Jean Chebroux, avec sa signature caractéristique, Marguerite Cergeau, inconnue, Nicolas Petit, père, François Croizet, oncle du marié, Marc Petit, oncle, François Brun, oncle, Pierre Petit, frère, Élizabeth Petit, sœur, Le Camus, inconnu, Gaillard, inconnu, Pierre Petit, notaire.

 

Les parents de Marie Petit se sont mariés le 6 février 1713. Nicolas avait alors 25 ans et Marie Brun, 26 ans.

Le 11 novembre 1713 naît Marie, du nom de sa marraine Marie Petit. Puis naissent Pierre, le 3 juillet 1715, Élizabeth, le 8 septembre 1717 et Catherine, le 7 mars 1724.

Pour cette dernière, «ont été parrain et marraine, Monsieur Pierre Petit, procureur fiscal et demoiselle Catherine Potasqui». Il se pourrait que Pierre Petit soit le cousin de Nicolas. Quant à Catherine Potasqui, elle est l’épouse de René Imbert, sénéchal de Gençay.

Nicolas Petit décède le 10 janvier 1738 à l’âge de cinquante ans environ.

De l’union de Jean Chebroux et Marie Petit naissent six enfants:

  • Jean-Baptiste , né le 24 et baptisée le 25 juin 1734. Le parrain est Jean Chebrou et la marraine Élizabeth Petit.
  • Nicolas , baptisé le 2 septembre 1735. Le parrain est Nicolas Petit. Le petit Nicolas décède le 1 er décembre 1739 à 4 ans; furent témoins «Marie Brun, grand-mère, Marie Chebroux, sa sœur de père «.
  • Catherine est baptisée le 8 avril 1737. «le parrain a été M. Pierre Petit, procureur fiscal et notaire de la Vicomte de Gençay, la marraine a été Mme Catherine Lecamus». Elle épouse Jean Martin en 1756.
  • Marie , baptisée le 8 janvier 1740.
  • René et Marie, jumeaux, baptisés le 25 janvier 1742. Tous deux décèdent le surlendemain. La marraine de René est Catherine Petit et le parrain de Marie est René Chebroux.

Son métier

L’acte de baptême de Renée en 1727 mentionne ce précieux détail: «fille de Jean Chebrou, sergent royal «.

Jeune homme, Jean Chebroux devait être sergent royal, comparable à un agent de police de nos jours. Il était chargé de faire appliquer les sentences de justice. Lors du baptême de Catherine, en 1737, il est dit huissier royal. Par ce titre, on désignait les sergents attachés au service des audiences parce qu’ils ouvraient et fermaient l’ huis (la porte) du tribunal.

De plus, lors de défilés de dignitaires, le sergent royal portait une masse et précédait le cortège.

Pour devenir sergent royal, Jean Chebroux devait acheter sa charge au roi après un bref examen de ses capacités: savoir écrire, du moins un peu, et être un bon catholique!

La tenue prescrite par l’ordonnance du 16 mars 1720 comprenait:

«Juste au corps de drap bleu, doublure et parement rouges, boutons façon d’argent ; aiguillette de soie blanche, bandoulière et ceinturon de buffle bordés d’un galon d’argent ; bottines à boucle de cuivre, chapeau bordé d’argent

SergentRoyal-1700

Jean Brangier est dit sergent royal. Il est l’époux de Marie Barbotin avec qui il eut au moins quatre enfants (1709 à Magné, 1721, 1723 et 1726). Il est le parrain de Jean Chebroux, né en 1723. Jean Chebroux, père, entra dans la maréchaussée probablement par son intermédiaire.

Le sénéchal est l’ Officier d’Epée qui, dans certains ressorts, était chef de Justice, qui était chef de la Noblesse lorsqu’elle était convoquée pour l’arrière-ban.

Réf.:

sergent royal et sénéchal – http://www.vieuxmetiers.org/lettre_s.htm

Chroniques d’autrefois métiers huissier – http://www.france-pittoresque.com

Le justaucorps de 1720 – http://uniformgend.ifrance.com/l.htm

 

La présence de Jean Chebroux

Jean Chebroux possède une signature fort caractéristique. On peut ainsi suivre sa participation à certains événements :

  • le 5 avril 1716, baptême de Marie, fille de Jacques Chebroux et de Renée Rousseau
  • le 1 er décembre 1717, lors de son mariage avec Jeanne Barbotin
  • le 15 janvier 1720. mariage de Louis Auger et de Marie Martin
  • le 4 juin 1725, mariage de René Proust et Marie Chebroux
  • le 12 et 19 mai 1733, lors de son contrat et acte de mariage
  • le 12 juillet 1735. mariage de Jean Grognon et Jacquette Chebroux
  • le 3 octobre 1739. décès de Marie Chebroux, fille de feu Jacques Chebroux et de Marie Croiset

Il est donc mis en relation avec son frère Jacques et ses trois sœurs Marie, Jacquette et Marie.

Son décès

«Le trois avril 1743 est décédé dans la foi catholique apostolique et romaine, et le lendemain a été inhumé dans l’église paroissiale de Notre-Dame de Gençay, Jean Chebroux, sergent royal âgé de quarante sept ans ou environ et de son vivant, époux en secondes noces de Marie Petit, en présence des soussignés René Berlin, de François, de François Brun, de François Croizet qui ont dit ne pas savoir signer

[signatures] René Caillouy Pouvrassau curé»

 

L’histoire se poursuit avec la vie de Jean-Baptiste Chebroux.

 

 

 

By René Arbour

Management certificate of Credit Card (New York - 1983-84) Bac Administration , Security for the people (Minesota 1984)