Bourget Monseigneur – Décès & Miracles 1885

St-Paul-1’Hermite, 4 Décembre 1885.

Nous, prêtre, curé soussigné, certifions que la présente copie

HISTOIRE SUR MONSEIGNEUR BOURGET


EN 1885

 

(Copie du livre sans corrections de fautes)

St-Paul-1’Ermite, 5 Décembre 1885.

Je, soussignée, Herminie Archambault, épouse d’Édouard Chaput, ferblantier de la paroisse de St-Paul – l’Hermite, diocèse de Montréal, certifie sur mon âme et conscience, que mon enfant, petite fille du nom de Stéphanie, âgée de 13 mois, tut prise d’une maladie d’yeux tellement grave, que les soins des médecins furent sans succès. On remarquait sur un œil deux taies, et sur l’autre existait un ulcère, du plus mauvais aspect, et qui se répandait sur la joue. Voyant l’inutilité des soins des médecins, et pleine de confiance dans les vertus du saint Évêque Bourget, je lui conduisis mon enfant au mois d’octobre 1873. Le saint Évêque me consola et m’assura que l’enfant guérirait. De ce jour, le mal commença à disparaître, et quinze jours après l’entant était parfaitement bien. Je certifie de plus, que la même fille, âgée de dix ans, fut prise d’une maladie de nerfs tellement grave, que, pendant dix-huit mois, elle tremblait au point de ne pouvoir pas rester sur sa chaise, de ne pouvoir pas parler, et de ne pouvoir pas manger seule.

Désolée de voir les soins des médecins sans succès, je me rappelai la première guérison de la pauvre enfant, opérée par les prières du saint Évêque Bourget, et animée par la foi, dans le mois de février mil hui cent quatre-vingt-trois, je conduisis ma fille Stéphanie, comme je pus, chez Monseigneur Bourget, à sa demeure du Sault-au-RécolIet.

A l’aspect du saint Évêque, il se passa en moi quelque chose que je ne puis définir ; il me semblait être transportée dans un lieu étrange, et en présence d’une grande majesté, et dès lors, j’eus l’assurance que ma fille allait guérir. Monseigneur fut touché de l’état pitoyable dans lequel était l’enfant. Je sanglotais prosternée à ses pieds, et j’entendis le vénérable évêque me dire : Consolez-vous, pauvre mère, ce n’est rien, la maladie va disparaître et votre enfant sera bien. Alors prenant les mains de l’enfant dans les siennes, il les pressa avec tendresse et lui assura que la maladie allait se passer. Je vous bénis, ma pauvre enfant, ajouta l’Évêque, soyez tranquille.

Chose remarquable, le mieux s’est fait sentir à l’instant, et d’un jour à l’autre on remarquait le changement s’opérer. Aujourd’hui ma fille est entièrement rétablie et s’unit à moi pour bénir la mémoire de l’Illustre et saint Évêque Bourget.

St-Paul-1’Ermite, 4 décembre 1885.

Signé : Herminie ABCHAMBAULT.

Je soussigné certifie que toute ce qui a été dit dans la déposition de ma femme est conforme à la vérité et je suis heureux de le proclamer par reconnaissance.

St-Paul-1’Ermite, 4 décembre 1885.

Signé : Édouard CHAPUT.

Nous, prêtre, curé soussigné, certifions que la présente copie est conforme à l’original que j’ai eu le bonheur de déposer dans les archives de l’Évêché de Montréal.

St-Paul-1’Ermite, 5 décembre 1885.

« Louis-Jos HUOT,Ptre., Curé. »

Avec ces lettres arrachées par la terreur aux gens du peuple, il est résulté que, pendant la terrible épidémie de variole —picote — qui a ravagé le pays, voilà tantôt un quart de siècle, les curés remplaçant les médecins la plupart du temps, plus de trois mille Canadiens-Français catholiques sont morts à Montréal seulement, ainsi véritablement assassinés par des curés rapaces, fanatiques et ignorants. Et ceci est un des crimes du clergé entre mille autres aussi graves.

Aussi ces manœuvres effroyables qui sont de véritables escroqueries doublées de meurtres, ont conduit ces pauvres Canadiens à un état de fanatisme puéril qui ferait rire de pitié les noirs du cœur de l’Afrique eux-mêmes. Vous allez dire que j’exagère ; lisez cette note. C’est une des plus modérées qui aient parue alors dans la presse canadienne, rendant compte de cette orgie mentale :

A ce moment, l’entrepreneur des pompes funèbres s’approcha, avec ses assistants, pour dépouiller Monseigneur de sa. mitre et déposer le corps dans un autre cercueil. Ce fut avec la plus grande difficulté qu’il put réussir à remplir ce devoir, tellement ou se pressait autour de lui, tellement il semblait impossible qu’on pût enfin dérober aux regards des fidèles cette dépouille si chère. Enfin le couvercle fut mis sur le nouveau cercueil, tout le monde se retira et les dépouilles des deux vénérables évêques furent déposés dans la crypte en paix, l’un à côté de l’autre, laissant après eux le souvenir de vertus éminentes, de travaux héroïques et une mémoire impérissable.

On se dispute les lambeaux de la mitre et des linceuls A peine la mitre fut-elle ôtée de dessus la tête de l’illustre défunt que les personnes les plus proches s’en emparèrent et commencèrent à se la partager. Les morceaux se subdivisèrent bientôt presque à l’infini, chacun voulant en avoir au moins, une parcelle. L’empressement de tous prit bientôt une telle proportion qu’il y eut comme une sainte lutte pour se procurer au moins un fragment de la précieuse relique : prêtres, religieuses, laïques, jeunes et vieux, tout le monde voulait avoir son morceau et c’était à qui réussirait quand même. Tous les moyens paraissaient légitimes et il n’était plus question de décorum ou de dignité.

Quand on eut disposé de la mitre, les regards se portèrent du côté du cercueil d’où l’on venait d’enlever le corps de Monseigneur et où se trouvaient encore les linceuls qu’il ont couvert depuis six jours. En un instant, le tout fut pillé, si nous pouvons nous servir de cette expression, et les reporters du Monde ne furent pas les plus lents à se servir. Oreiller, drap, linceul, tout disparut avec la rapidité de l’éclair. Chacun tirait son morceau ou s’efforçait de déchirer une partie de celui de son voisin. Ce fut avec difficulté que L’entrepreneur lui-même, M. Thériault,’ put se réserver quelques parcelles. Heureusement, il restait encore la bourrure du cercueil lui-même, pour satisfaire la piété des moins vifs.

Cette bourrure ne resta pas longtemps en place et, en un clin d’œil, elle avait disparue pour ne laisser aux regards que la boîte de fonte complètement démantelée.

Si le cercueil eût été en bois, il n’en serait pas resté un morceau. Un retardataire, essayait même, avec un couteau, à enlever des parcelles de ce cercueil de fonte. Pendant que ces scènes se passaient à l’intérieur, il y avait presque émeute à la porte. Quelques personnes ayant eu l’imprudence de montrer en sortant, leur relique un peu considérable, la foule qui les aperçut crut avoir droit à une petite part et il y eut un mouvement général pour s’en emparer. Inutile de dire que ces reliques furent bientôt divisées en parties presque imperceptibles.

Dans l’église, des femmes et des enfants grattaient avec leurs, ongles, la cire qui était tombée des cierges placés autour du catafalque.

Comme vous le voyez, il n’y a pas de cannibales au monde capables de se livrer à des actes aussi idiots et aussi répugnants. C’est ainsi qu’en dehors de la dîme infâme qui ruine et dépouille les paysans des campagnes, tout comme en Bretagne, le clergé canadien ramasse des centaines de millions. La lettre suivante jette un jour bien curieux sur sa rapacité légendaire :

« Evêché de Montréal, 28 novembre 1885.

M. L. Sentenne, Prêtre S. S.

Curé de Notre-Dame, à Montréal :

Monsieur le Curé,

En réponse à votre lettre d’hier, par laquelle vous me consultez au sujet d’un service funèbre, que l’on vous a demandé de faire chanter à Notre-Dame pour le repos de l’âme de l’infortuné Louis Riel, je crois devoir vous faire les remarques suivantes:

Comme Louis Riel est mort en paix avec» l’Eglise catholique à laquelle il appartenait, je n’ai aucune objection à ce qu’on lui chante les services funèbres qui seraient demandés pour le repos de son âme ; mais il ne peut être permis de changer ces cérémonies funèbres en démonstration politique d’aucun genre.

Les fabriques doivent suivre le tarif particulier de chaque, paroisse et s’en tenir au prix fixé pour chaque classe de funérailles, il ne leur est pas permis de donner en cette occasion, soit un service gratuit, soit de diminuer le prix de la classe que l’on demande.

Pour ce qui est en particulier du service que l’on demande à Notre-Dame, voici ce que vous exigerez :

l°Qu’on paie d’avance la somme voulue pour la classe de funérailles demandées;

2° On suivra exactement, pour les tentures et décorations de l’église, ce qui est réglé par le tarif de votre paroisse, comme pour fout autre service ordinaire.

Dans la circonstance présente, il me paraît opportun de défendre la solennité des cloches.

De plus, je ne vois pas la convenance d’une procession pour arriver à l’église ; en conséquence, si la procession se fait le service n’aura pas lieu. Il n’y aura à l’église aucun siège réservé pour ceux qui sont à la tête des associations qui auraient fait chanter ces funérailles.

 

By René Arbour

Management certificate of Credit Card (New York - 1983-84) Bac Administration , Security for the people (Minesota 1984)